Mai 68

4 mai 2007

Le dernier truc, le dernier bouc émissaire de "Sarko le Minus", c'est mai 68. Comment liquider un mois du calendrier ! Impossible. Avant cette date là on ne pouvait pas parler, sans baisser les yeux, à la plupart de nos professeurs ; on attendait notre professeur en rang par deux, dans la cour et on le suivait en silence jusque dans la classe. On n'avait qu'un droit : celui de nous taire ! Le surveillant général avait convoqué dans son bureau huit élèves (dont moi) qui lisaient après vingt et une heures trente dans le hall des toilettes du dortoir. Le pion n'avait pas supporté qu'on lui demande de fermer les yeux - il ne nous aurait pas vu, et puis la lumière restait toute la nuit - puis qu'on traîne les pieds pour rejoindre notre lit. Tous les huit, alignés contre le mur, les mains derrière le dos, nous avons subit les bourrades et les coups de poings dans l'estomac, oui, de ce surveillant général qui aimait la boxe !
Personne n'avait osé raconter cet épisode à ses parents de peur d'en recevoir le double. La hiérarchie était très rigide, les ordres venaient d'en haut et rien ne remontait.

Je m'énerve juste un petit peu, ce n'est pas le lieu ici de faire de longs développements. Mais ce matin j'ai entendu sur France Inter le président des jeunes UMP conclure ses interventions en réclamant plus de hiérarchie dans la société française.

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